Mègevan depuis plus de 50 ans, le célèbre artiste-sculpteur est sur tous les fronts : création, expositions, projets d’édition… Autant sollicité en France qu’à l’étranger, Pierre Margara garde toujours dans le cœur son village d’adoption, dont il est l’un des plus fidèles ambassadeurs.
Entretien avec Pierre MARGARA
Ce jour-là, il a fait un grand ménage dans son atelier situé à l’entrée de Megève. Le lendemain, il y organise une petite réception. Des amis, des rires, une ambiance chaleureuse, en somme, tout ce que Pierre Margara apprécie ici, à Megève.
Dans son atelier, au milieu des ses sculptures et de ses outils pour travailler le bois, s’affichent des photos en noir et blanc de la génération dorée des années 70, venue goûter à la convivialité mègevanne : Michel Sardou, Éric Charden, Carlos, Les Charlots, etc… « Il y avait plein d’endroits où ils côtoyaient les paysans, les moniteurs, les touristes. Il y avait une vraie ambiance… », glisse-t-il, un brin nostalgique. Parmi ses fidèles compagnons d’amitié, Jacques Revaux, compositeur et auteur de la chanson « My Way ». Interprétée par Claude François en France, puis Frank Sinatra qui en fit un succès mondial, les paroles de cette chanson ont inspiré Pierre Margara qui a créé une œuvre monumentale éponyme, installée depuis 2013 en plein cœur de Megève.
Je me suis toujours senti en osmose avec Megève et la station me l'a bien redonné.
Aujourd’hui, les hôteliers et les restaurateurs s’ajoutent à cette longue liste d’amitiés liées entre Rochebrune et Mont d’Arbois. Pierre Margara a d’ailleurs réalisé un totem en bois de 16 mètres de haut pour le nouvel hôtel des Sibuet à Flaine. Il apprécie beaucoup Emmanuel Renaut, ainsi que les jeunes chefs qui contribuent à faire de Megève une adresse incontournable de la gastronomie de montagne. « J’aime le monde de la cuisine, il m’a toujours été très proche, sans doute parce que l’on est aussi dans la création. » Pas étonnant qu’on lui ait confié la réalisation du prix du Challenge des chefs étoilés !
Il y a peu, Pierre Margara livrait une de ses œuvres en Sardaigne, une autre au Pays-Bas. Fin 2015, il était à l’Élysée aux côtés de François Hollande pour la remise du Prix Jean-Pierre Bloch à Barbara Hendricks, une récompense pour son engagement en faveur des droits de l’homme. Chaque lauréat reçoit une sculpture de Pierre Margara. « Ça a été un grand moment », souligne le sculpteur mègevan, non sans fierté.
J'aime travailler avec mes mains, aujourd'hui, cela devient rare.
Pour autant, Pierre Margara ne s’endort pas sur ses lauriers. Un jour, il expose à La Gallery à Genève. Le lendemain, il prépare une rétrospective pour l’hiver à Megève. Il a aussi créé sa page Facebook, tout en confiant – lunettes sur le nez – être « un peu perdu dans ce monde virtuel. J’aime travailler avec mes mains. Aujourd’hui, cela devient rare. » Mais au fil de sa carrière, il a su s’adapter. Et il le fera à nouveau. Il a publié un livre sur la Savoie et la Haute-Savoie, dont il reste un fidèle ambassadeur. D’autres projets d’œuvres pour différents commanditaires privés sont en cours de réalisation, mais il n’en dira guère plus. L’homme est peu volubile, tant que tout n’est pas finalisé.
Par contre, Pierre Margara est intarissable sur son attachement profond et indéfectible à Megève où il a connu toute la notoriété dont rêve toute artiste, au même titre qu’Emilie Allais ou Jean-Paul Allard. « Je me suis toujours senti en osmose avec Megève et la station me l’a bien redonné. J’ai été un précurseur de l’art ici et j’en suis fier. J’ai tout de suite senti que ma nature d’artiste s’épanouirait dans ce cadre exceptionnel. La station a évolué, comme tous les endroits, mais elle reste un lieu unique qui attire le monde entier. »
Site internet : pierremargara-sculpteur.com